Il paraîtrait...

- qu’on sait depuis toujours qu’il existe un bon et un mauvais cholestérol. On n’en sait rarement plus sur le sujet. Sauf les six millions de français qui savent aussi qu’ils doivent avaler leur traitement quotidien, et quelques autres qui ont entendu dire qu’avec ce méchant cholestérol, les artères pourraient s’obstruer et la crise cardiaque nous foudroyer. Donc, grosso modo, il faut, notez bien la phrase magique, faire attention. Gare aux graisses animales. Et voilà qu’aujourd’hui des études contredisent les études, que la croyance collective devrait être rangée au placard, qu’on parle d’études biaisées ou falsifiées, de conflits d’intérêt entre les chercheurs et les industries pharmaceutiques, de l’inefficacité de certains médicaments. Faut-il manger le dindon de la farce, faudrait-il qu’il soit nourri sans OGM, ne pas y ajouter de matière grasse ? Comme d’habitude, même litanie en Lituanie, même rengaine en Ukraine, on ne sait pas si ce qu’on sait est à savoir, ou à oublier.

- qu’une nouvelle étude nous apprend des choses sur le couple. Ah, cette vie de couple, elle travaille les cerveaux ! Elle nourrit aussi les éditeurs de magazines et les producteurs d’émissions de télé. Si bien qu’on se demande si, dans une perspective folle où les conseils prodigués fonctionnaient et que l’utilité de ces émissions ou magazines appartenait au passé, si bien, donc, qu’on peut se demander, légitimement, si leur envie de fournir d’efficaces conseils n’est pas perturbé par leur absence de motivation de perdre leur source de revenus ! Dernière en date, une étude menée auprès de près de 20.000 couples norvégiens a en effet démontré qu'une consommation d'alcool excessive, a fortiori quand l'un des conjoints boit davantage que l'autre, augmentait considérablement le risque de divorcer. Supposons-nous que les vignes sont rares à Oslo ? Non, même pas, on doit chercher ailleurs. L’étude a montré que les couples qui ont une consommation d'alcool relativement homogène sont beaucoup moins susceptibles de divorcer. Rassurons-nous alors, les vendeurs d’alcool ont de beaux jours devant eux. Puisqu’il paraît aberrant de faire arrêter de boire un buveur, il convient que l’autre se mette à niveau. Les couples tiendront, alcoolisés, et continueront d’acheter leurs magazines ou de regarder la télé, devant laquelle ils devraient s’endormir, saouls mais amoureux. Comme d’habitude, même litanie en Lituanie, même rengaine en Ukraine, on ne sait pas si ce qu’on sait est à savoir, ou à oublier.

- qu’une consommation régulière de sodas light doublerait le risque de diabète. Le résultat est d'autant plus remarquable qu'il est tout à fait contre-intuitif, nous précise-t-on après divulgation des résultats de l’étude sérieuse recoupée et certaine : le risque mis au jour est plus important pour les gros consommateurs de boissons aux édulcorants que pour les gros consommateurs de boissons sucrées classiques. Attendons donc tranquillement qu’on nous dise qu’il y a plus de morts sur les routes qui portaient leur ceinture que les indemnes d’accidents qui ne la portaient pas. Attendons qu’on nous dise que l’obésité est une aubaine pour le cœur. Ah, non, ça, on nous l’a déjà dit il y a une poignée de semaines. Et attendons qu’on nous confirme que les promesses des candidats aux différentes élections seront toujours tenues. Comme d’habitude, même litanie en Lituanie, même rengaine en Ukraine, on ne sait pas si ce qu’on sait est à savoir, ou à oublier.