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IL PARAITRAIT...
6 septembre 2012

Il paraîtrait...

- que le Comité International Paralympique, un petit groupe d’entités étêtées, invisibles et interchangeables, sûrement plus cravatées qu’en jupe, mais certainement enrobées, au minimum cinquantenaires, qui prend décision entre intimes et deux rots, après un repas pantagruélique, tenant compte des enjeux politico-économiques plus que de l’éthique du sport, s’il donne suite ou non aux protestations d’un pays, plutôt en fonction de la puissance de son influence, a rejeté la réclamation que la délégation sud-africaine avait déposée après les critiques de Pistorius, battu en finale du 200m, dimanche dernier, lors des Jeux paralympiques. Pistorius était certes revenu sur ses propos, il s’était repris le souffle retrouvé, l’esprit plus clair, ou parfaitement conseillé au passage dans les vestiaires. Il, ou on, s’était aperçu qu’il avait gaffé, mais, un tantinet trop tard, nous sommes en 2012, les nouvelles technologies ont bouleversé notre quotidien depuis trente ans, et quelques proverbes ont vécu. Fini le bon temps où les paroles s’envolaient et seuls les écrits restaient. Il y a des caméras partout, dans les stades, les rues, les téléphones et peut-être même dans les jambes articulées des champions amputés ! Passé la ligne, le coureur s’était demandé si certains de ses adversaires, et notamment celui qui l’avait coiffé au poteau pour la médaille d’or, revenu du diable vauvert, trente mètres en retard avant la dernière ligne droite, rejouant en direct live le lièvre et la tortue avec des bonds de kangourou, lunettes de soleil sur le nez et même appendice fendant l’air, n’étaient pas dotés de prothèses plus longues qu’autorisées. Les handicapés peuvent être mauvais perdants, ce n’est pas incompatible ni même interdit, il ne manquerait, en plus de leur invalidité, du déficit d’aménagements prévus dans la vie courante, hormis les places réservées régulièrement occupées par des imbéciles incivils, qu’on leur impose le fair-play obligatoire comme contrainte supplémentaire. Oscar était devenu le premier double amputé à participer à des Jeux Olympiques le mois dernier à Londres, après un long combat politico-administratif. A cette occasion, certains athlètes valides, de façon suffisamment bruyante et anonyme pour que ça se sache mais qu’on ne les cite pas, se demandaient à mi-voix et dans le creux de l’oreille de quelques journalistes attentifs si les prothèses n’avantageaient pas l’homme aux pattes de guépard carbonées. Le sport et l’équité n’ont qu’une lettre en commun, des Jeux aux autres, de catégories de poids en évaluations et contrôles des handicaps pour classifications, jusqu'à quel point les différences entre sportifs sont-elles acceptables ? Et quand deviennent-elles inéquitables ? Le Comité a le choix dans la réponse. Oscar avait atteint les demi-finales des JO sous un tonnerre d’applaudissements qui étouffèrent les remarques insidieuses des coureurs inquiets d’être floués. Et puis, il venait de pulvériser le record du monde en demies des jeux paralympiques, niveau d’épreuve devenu fétiche sans doute, il se voyait forcément avec l’or autour du cou. Lorsque le brésilien l’a grillé, Oscar a vrillé ! Ses excuses ultérieures suffisent à l’amender. La longueur des prothèses autorisées est calculée à partir d’une formule complexe, proportionnellement au corps des sportifs, le Comité n’a trouvé aucune preuve de tricherie. Vrai ou pas, qui saura ? On peut faire dire n’importe quoi aux chiffres. Surtout lorsqu’on tait les calculs !

- que les Stones ont annoncé mardi sur leur site internet la sortie d’un nouvel album reprenant leurs grands succès ainsi que deux nouveaux titres ; une compilation des best-of des grands standards du groupe historique, cinquante ans de carrière, du caviar, mais tellement régurgités, ravalés, dégobillés, réabsorbés, et à nouveau vomis que les deux pauvres œufs de lump, ces deux chansons inédites, ne parviennent pas à faire passer pour un mets de choix innovant et original ! Cet album sera proposé en cinq versions, de la normale, qui comportera trois CD et 50 titres, dont deux jamais entendus nulle part, notez-le, jusqu'à la version super luxe avec 4 CD et 80 morceaux, dont deux que nul ne connaît, l’entendez-vous ; ou comment gagner des euros avec des produits qui ont fait beaucoup de dollars et transformer des génies en pompes à fric ! On peut vendre et revendre n’importe quoi pour faire du chiffre. Surtout lorsqu’on fait des calculs !

- qu’il faut lire une fois dans sa vie une étude du Crédoc, le centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie. Puisque vous pouvez mourir demain, il est tout aussi possible que vous mourriez aujourd’hui, et puisqu’il ne faut pas mourir idiot, sauf à l’avoir fait préalablement il faut donc lire une étude du Crédoc, avant l’ultime seconde. Ou alors, de façon très exceptionnelle, on considère que j’ai décortiqué pour nous tous les 96 pages du rapport, si vous promettez de votre côté de garder pour vous que je n’ai parcouru que la synthèse. L’idée de départ est basée sur un fait. La crise économique a accentué la progression de l’obésité dans notre pays. Moins on a de quoi bouffer, plus on grossit, c’est l’hypothèse de travail. Pour faire court, notre modèle alimentaire repose sur les règles de convivialité, de diversité alimentaire, de respect d’horaires fixes et de structuration des repas autour de trois plats principaux. Jusque là, ça ressemble assez à l’image d’Epinal de la famille autour de la table, même si de nos jours ça se décompose et se recompose dans les quatre coins de la France. Je cite, cette souveraineté de la référence peut alors se trouver fragilisée lorsque l’individu se retrouve seul à décider de son destin alimentaire. Dans les populations les plus modestes, cette souveraineté s’étiole et pourrait expliquer le gradient très important d’obésité dans ces catégories. Les célibataires esseulés bâfrent pour compenser leur solitude et les pauvres gonfleraient en s’éloignant des règles de bienséance alimentaire. Le syndrome du pointage du doigt stéréotypé et inique me gagnant au même instant qu’un léger malaise, je choisis de finir le paragraphe en solo, laissant le Crédoc s’égarer vers une comparaison des modèles français et états-unien qui me provoque avant lecture un bâillement significatif, la stoppant net. Moins on mange équilibré, plus l’obésité augmente. Et moins on a les moyens, moins on mange diversifié, constat initial tristement confirmé. On peut faire dire n’importe quoi aux chiffres. Mais il y a des chiffres qui ne mentent pas !

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