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IL PARAITRAIT...
30 août 2012

Il paraîtrait...

- qu’à chaque rentrée littéraire, et celle-ci ne déroge pas à la règle, sinon mon introduction « à chaque rentrée littéraire » serait inadmissible, dénuée de sens, nulle et non avenue et je ne pourrais décemment pas écrire qu’à chaque rentrée littéraire, seule une vingtaine d’ouvrages, sur les plus de six cents qui paraissent à chaque rentrée littéraire, ont écho dans la presse qui titre sur la rentrée littéraire et qui, comme chaque année, met en avant les mêmes bouquins, car, comme à chaque rentrée littéraire, les mêmes maisons sont citées par les mêmes journalistes, humains qu’ils sont, dans l’incapacité de lire les quelques six cents livres de la rentrée littéraire, qui, comme habituellement, ne met en lumière qu’une grosse poignée d’ouvrages poussés par les attachées de presse des grosses maisons d’édition qui phagocytent la rentrée littéraire comme tous les ans, ne laissant ressortir une fois par rentrée littéraire, tous les trois cent soixante-cinq jours, un premier roman, bien dans l’air du temps, qui émerge de la rentrée littéraire puisque son auteur a signé chez un bel éditeur qui convie les journalistes pour service recommandé en communication spéciale rentrée littéraire pour qu’ensuite les papiers dédiés à la rentrée littéraire mettent en exergue les publications des plus grandes maisons afin qu’elles le restent, ceci, année après année, et rentrée littéraire après rentrée littéraire, rentrée littéraire que chaque auteur aimerait légitimement voir éclaboussée de son talent et de publicités innombrables autour de son livre, et, lorsque ce n’est pas le cas, lors de la rentrée littéraire, au cours d’un dîner entre amis, face à sa télévision, journal en main, devant les vitrines des librairies, à l’écoute des chroniqueurs radio qui évoquent la rentrée littéraire, au comptoir d'un bar où il sirote doucement son café, celui-ci cite Sénèque pour se donner bonne contenance, espoir et un mouchoir métaphorique pour sécher ses larmes, renifle et murmure pour lui-même, car il ne s’est jamais senti si seul, que ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. Sauf exceptions, cela va de soi !

- que le groupe Carrefour a été condamné à payer 211 amendes de 1500 euros, et l’ancien directeur de l'établissement à 211 amendes de 50 euros pour avoir payé 211 salariés de l’hypermarché de Quimper en-dessous du Smic. La CFDT avait fait valoir que le temps de pause ne devait pas être inclus dans le calcul de la rémunération mensuelle et, en le soustrayant, les salariés étaient rémunérés en-dessous du salaire minimum. Ces salariés se battent depuis 2008 et toucheront donc 1550 euros et, a priori, des dommages et intérêts, bien que Carrefour se réserve la possibilité de se pourvoir en cassation. Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles, clamèrent les travailleurs et les travailleuses en mémoire de Sénèque, à la sortie du tribunal. Même si j’ai l’impression que ces employés représentent l’exception qui confirme la règle dans ce genre d’affaire. A moins qu’une forme de jurisprudence naisse ici. Même s’il faudrait également effectuer un calcul savant et compliqué pour savoir si l’hypermarché, en perdant ce qu’il perd d’un côté ne l’avait pas déjà gagné en gagnant de l’autre ! Sauf exception à l’exception, cela va de soi !

- que le 18 novembre 2010, la troupe du Moulin Rouge a décroché le record du monde du plus grand nombre de levés de jambes en 30 secondes avec 720 levés réalisés par 30 danseuses sur un seul rang. Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. Je ne sais pas si vous connaissez cette jolie phrase de Sénèque ? Aussi, je vous suggère, si vous avez terminé les 646 romans de la rentrée littéraire et la lecture de votre grosse dizaine de quotidiens nationaux d’information, de réunir 29 amis de confiance, ça ne prendra pas plus d’une heure leur direz-vous, pour une tentative collégiale de ce record du monde qui, sauf preuve du contraire, peut être battu, avec une énergie collective boostée par une émulation de tous les instants, puisque chacun y mettra du sien. Sauf exception, cela va de soi !

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